Pour en finir avec les grandes villes by Guillaume Faburel

Auteur:Guillaume Faburel [Faburel, Guillaume]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Essai, Politique
ISBN: 9782369352631
Éditeur: Le Passager Clandestin
Publié: 2020-10-06T22:00:00+00:00

Cécile et Samuel

Cécile est journaliste. Samuel est médecin. Vivant dans une ville de Haute-Savoie en plein essor, tous deux s’interrogent sur le fait de continuer à y résider.

Nous vivons à Annecy depuis maintenant huit ans, avec nos trois enfants.

Annecy, son lac, ses montagnes, ses sportifs, sa carte postale. Après dix années passées à Paris, la mutation de Samuel à un nouveau poste à Genève nous a semblé une bonne opportunité pour avoir un cadre de vie plus agréable et plus proche de la nature.

Notre projet a toujours été d’acheter une maison et d’avoir un jardin, mais cela fait maintenant près de vingt-cinq ans que nous habitons en ville, en appartement.

Au départ, jeune couple sans enfant, nous avons fait ce choix pour des raisons professionnelles. À la naissance de nos filles, les services apportés en centre-ville nous ont conduit·es à y rester : crèche, services médicaux, offre culturelle, etc.

Aujourd’hui, avec la question de l’urgence climatique, nous nous interrogeons de plus en plus sur notre mode de vie et son impact sur la planète. C’est une préoccupation voire une angoisse quotidienne.

Concrètement, vivre en ville nous permet de n’avoir qu’une voiture et d’envisager de ne plus en avoir du tout. Le train, les voitures partagées et le covoiturage nous permettent déjà de réaliser une grande partie de nos déplacements. Nous utilisons aussi beaucoup nos vélos... et nos pieds, la ville n’est pas si grande. Vivre en appartement nous permet par ailleurs d’occuper une surface d’habitation plus réduite qu’une maison et donc de consommer moins d’énergie. Nous avons fait les investissements nécessaires pour cela. Pour l’alimentation, les marchés de producteurs locaux et les enseignes bio sont nombreux en ville.

Mais vivre en ville, c’est être sollicité·e en permanence par la société de consommation et donc d’être incité·e à sur­consommer. C’est aussi supporter (avec de plus en plus de mal) une présence encore écrasante des voitures, c’est respirer un air pollué, vivre dans le bruit, et se sentir piégé·e dans un îlot de chaleur au moment des épisodes de canicule de plus en plus récurrents. Faute d’un jardin, nous ne pouvons pas cultiver nos propres fruits et légumes comme nos parents le faisaient, ce qui contribue à créer un sentiment d’éloignement de la nature. Nos filles grandissant, nous aimerions aujourd’hui recréer ce lien.

Pour le moment, notre situation familiale fait qu’il est très compliqué de concilier une vie à la campagne, deux emplois à plein temps et trois enfants. Mais cela reste un projet qui nécessitera une remise en question complète de notre mode de vie et des efforts importants que nous avons consentis pour nos carrières respectives.

La première étape serait de trouver un endroit qu’il nous serait possible d’investir affectivement, peut-être à la faveur d’un rapprochement familial. Probablement plus dans un village que dans la campagne profonde, et toujours avec cette volonté de limiter notre impact sur l’environnement. Dans notre réflexion, les limites aujourd’hui sont de ne pas tomber dans le fantasme de l’autarcie et du retour au jardin d’Eden.

Nous serions rassuré·es de voir les campagnes

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